Léonie est en avance ou le mal joli
de Georges FEYDEAU
Note d’intention
Créée le 9 décembre 1911, Léonie est en avance, est une comédie en un acte de Georges Feydeau. Ecrite à la fin de sa vie, et ayant pour le thème l’enfer du couple, il voulait lui-même l’inclure à un cycle de cinq pièces intitulé : Du mariage au divorce[1].
Particulièrement grinçante, cette dernière est sans doute la plus noire de toutes : « … Il semble bien cependant que l’atmosphère psychologique évoquée par Feydeau n’ait jamais été aussi sombre, aussi mesquine, aussi sordide que dans cette pièce. » (Préface à l’édition de 1989, Ed. Bordas)
L’anecdote est on ne peut plus simple : Léonie est enceinte, mais l’accouchement semble-t-il, aura lieu plus tôt que prévu, d’où la venue précipitée d’une accoucheuse et des parents de la future maman.
Ce « contretemps » va en fait venir bousculer complètement l’ordre bourgeois établi sur l’apparence, et où rien ne doit être laissé au hasard. Ce grain de sable introduit dans la machine, va ainsi tout dérégler, et l’ordre devenant désordre, ce qui était enfoui ou caché dans le non-dit, va ressurgir sous la forme de pulsions mesquines, de violences, de noirceurs, et de folie.
Pièce montrant la rupture des apparences, Feydeau joue avec l’équilibre que ses personnages essaient en vain de maintenir. A la manière des burlesques du cinéma américain qu’il admirait, il nous les montre en prise avec les codes d’une société stupide, hypocrite, laide et grossière, qu’ils refusent néanmoins de remettre en cause, préférant plutôt marcher sur le rebord du gouffre, au risque de devenir monstrueux en se laissant aller aux humiliations les plus mesquines.
Dans un décor réduit à quelques accessoires, le choix fait ici est de montrer avant tout le jeu des acteurs. En équilibre eux aussi, poreux à la folie des personnages, on les voit perdre pied dans le réel de la représentation, et laisser surgir un univers cauchemardesque, où l’on finit par ne plus savoir qui est qui, qui joue quoi, et ce pour le plus grand plaisir de ce qui pourrait être « un joyeux bordel » !
Thierry Beucher
[1] Ce cycle comprend également : Feu la Mère de madame (1908), On purge bébé (1910), Mais n’te promène donc pas toute nue (1911), Hortense a dit j’mens fous (1916).
Le Legs
de Marivaux
Dans une mise en scène de Sébastien Garcia, Marivaux vous parlera d’amour et d’argent (comme d’habitude) et nous nous attacherons à vous en faire ressentir les émotions.
Avide d’amour et d’argent chaque personnage calcul et manoeuvre pour ce qu’il croit le meilleur pour lui.
NOS DESIRS FONT DESORDRE
« Entre 1913 et 1928, quatre femmes, témoins des mutations culturelles et sociales mais aussi de la réalité de la guerre, et des lois votées sans elles : la loi de 1920 criminalisant l’avortement et la contraception, et celle – sans cesse rejetée – devant leur octroyer le droit de vote.
Une comédie féministe, enlevée, ponctuée de chansons et de dérision, mais aussi de références historiques, qui évoque à sa façon les anniversaires de la guerre de 14-18 et de la loi Veil. »
– Pièce en 5 actes – Théâtre, mime, chant et danse
– Écriture, mise en scène et jeu : Annemarie Sarlin-Rush, Anne-Cécile Hoyez, Annie Chartrain, Elodie Marchand, Régine Ducrocq.
Mise en scène accompagnée par Annaëlle Manquest
Zoo ou l’assassin philanthrope
de Vercors
Une comédie judiciaire et burlesque.
La question qui nous est posée : Où s’arrête l’animal où commence l’homme. Un groupe d’anthropologues ne pouvant se mettre d’accord sur la classification d’une nouvelle espèce découverte met en œuvre un stratagème pour que cette question soit tranchée par un tribunal. Entre la science, la morale, et le bon sens qui aura raison de cette question ?
Le repas des fauves
de Vahé Katcha
Le Repas des Fauves nous place face à une question à l’universalité sans bornes : « Résistant ou Collabo ? Actif ou Passif ? Qu’aurais-je fait durant la seconde guerre mondiale ? » Si ce thème puissant marque indéniablement la trame de fond de la pièce c’est une autre universalité qui a nourrie cette mise en scène : l’animalité enfouie en chacun de nous et qui surgit dans des moments forts de la vie.